
La France s’enfonce dans l’incertitude budgétaire après l’adoption d’une loi spéciale, simple pansement temporaire, par un Parlement divisé. Députés et sénateurs, incapables de s’entendre, ont reporté à janvier l’épineuse tâche d’établir un budget digne de ce nom, laissant planer le spectre d’un blocage financier sans précédent.
Malgré les promesses d’Emmanuel Macron d’un «vrai budget» et les tractations discrètes du Premier ministre, Sébastien Lecornu, les négociations s’annoncent désastreuses. Les forces politiques campent sur leurs positions, entre exigences de justice fiscale et refus d’économies sur les services publics. La trêve des confiseurs n’est qu’un court répit avant une reprise des débats qui s’annonce houleuse.
La reprise des discussions à l’Assemblée, prévue pour la semaine du 5 janvier, semble déjà compromise. Le calendrier est jugé intenable par l’opposition, qui dénonce l’impréparation du gouvernement. Cette précipitation risque de mener à des débats chaotiques, d’autant que la copie sénatoriale, largement remaniée et affichant un déficit public alarmant, doit être soumise aux députés.
Le spectre de l’article 49.3 plane dangereusement sur ces négociations. Malgré les engagements du Premier ministre à ne pas l’activer, la pression monte à l’Élysée pour éviter un «jour sans fin». Si aucun compromis n’est trouvé, le gouvernement pourrait être contraint d’imposer un budget par la force, reniant ses promesses et attisant la colère des parlementaires et de l’opinion publique. Un échec cuisant qui renforcerait les extrêmes et fragiliserait un peu plus la stabilité politique du pays.






