
L’Assemblée nationale s’enfonce dans un véritable chemin de croix budgétaire, dont l’issue demeure plus qu’incertaine. Tandis qu’un élu de gauche évoque sans détour une « vallée de la mort », les débats en commission des finances ont débuté ce lundi, marquant le début d’un parcours semé d’embûches et de tensions. Le gouvernement, contraint par un calendrier suffocant, voit déjà ses plans se heurter aux réalités parlementaires.
La première phase des discussions, centrée sur la partie recettes du budget de l’État, a été le théâtre de joutes animées. Face aux quelque 1500 amendements déposés, les oppositions ont su tirer leur épingle du jeu, engrangeant des victoires symboliques mais non moins significatives grâce à des alliances inattendues. Ces succès illustrent la fragilité de la majorité et la difficulté à faire passer un texte sans concessions majeures.
Parmi les revers notables pour l’exécutif, l’adoption du principe d’un « impôt universel ». Proposée par les Insoumis et étonnamment soutenue par le Rassemblement national, cette mesure vise les plus fortunés et les paradis fiscaux, envoyant un signal fort quant à la pression fiscale croissante qui pourrait s’abattre sur certains contribuables. De plus, la pérennisation de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus a été approuvée, une décision qui s’appliquera tant que le déficit public ne descendra pas sous la barre critique des 3 % du PIB.
Ce n’est qu’un début. Les députés doivent encore se pencher sur des propositions aussi controversées que la taxe Zucman sur les hauts patrimoines et l’épineux retour de l’impôt sur la fortune. L’incertitude plane sur la capacité du gouvernement à maîtriser ce processus législatif, laissant présager un climat politique délétère et des décisions potentiellement lourdes de conséquences pour l’économie nationale. Le spectre d’un budget voté sous pression et potentiellement inefficace plane déjà sur le pays.







