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Le gouvernement de Sébastien Lecornu tente de désamorcer la colère sociale avec des baisses d'impôts et le retour de la prime Macron, mais l'opposition juge les propositions insuffisantes et la menace de censure plane sur le budget 2026.

Alors que les syndicats martèlent le pavé, exigeant plus de justice sociale, le gouvernement de Sébastien Lecornu tente désespérément de calmer le jeu. Des pistes de baisses de prélèvements pour les salariés sont « à l’étude », selon l’entourage du Premier ministre, mais l’heure est à la prudence, car « rien n’est encore arbitré ». Entre défiscalisation des heures supplémentaires et allègement des charges sociales, Matignon navigue à vue, cherchant à contenter une population exaspérée par la précarité croissante. Une réduction de l’impôt sur le revenu pour les couples « légèrement » au-dessus du SMIC est également envisagée, une mesure qui sonne comme un aveu de l’échec des dispositifs existants pour les ménages modestes. L’objectif serait d’« alléger leur montant d’impôt », voire de l’annuler, afin qu’ils soient « traités » fiscalement comme des célibataires, une correction tardive à une injustice flagrante.

Le spectre de la prime Macron, désormais rebaptisée « prime de partage de la valeur », est également agité, avec la promesse d’une exonération d’impôt et de cotisations sociales. Une tentative de réactiver un mécanisme qui, par le passé, a montré ses limites. Le gouvernement, soucieux de son image, clame que « le fait de vivre de son travail et le reste à vivre demeurent une des premières préoccupations des Français ». Pourtant, les réactions ne se font pas attendre : le Parti Socialiste, par la voix d’Olivier Faure, juge les propositions de Lecornu « très en deçà » des attentes, même s’il concède vouloir « donner sa chance » au Premier ministre avant leurs rencontres.

Mais la véritable menace plane sur Matignon avec les négociations budgétaires. Le Rassemblement national et le Parti socialiste, reçus pour discuter du budget 2026, brandissent la menace d’une censure. Une situation d’instabilité politique chronique où Bruno Retailleau, le chef de file des Républicains, avertit que « le compte n’y est pas » pour une participation pleine et entière au gouvernement. Le climat est lourd, les divisions profondes, et l’exécutif semble pris au piège entre des promesses jugées insuffisantes et une opposition prête à tout bloquer. L’avenir du budget et la stabilité du gouvernement Lecornu sont plus incertains que jamais.