
Nommé une seconde fois à Matignon, Sébastien Lecornu se retrouve piégé par un calendrier budgétaire infernal, menaçant de paralyser les investissements de l’État. Sa mission : faire adopter le budget 2026 avant la fin de l’année. Un pari risqué, car la procédure constitutionnelle et les délais sont drastiques, le poussant vers l’abîme d’une loi spéciale qui limiterait drastiquement les dépenses publiques.
Le compte à rebours est déjà lancé. Le projet de loi de finances (PLF), pierre angulaire de la politique économique, doit être présenté en Conseil des ministres avant le 13 octobre. Cela signifie que le gouvernement doit être formé et les ministres nommés d’ici le week-end, un délai qui semble presque irréel. Un faux pas et c’est tout l’édifice budgétaire qui s’écroulera.
Le 15 octobre, le PLF doit impérativement être déposé à l’Assemblée nationale. Le Parlement ne dispose que de soixante-dix jours, dont quarante pour les députés et quinze pour les sénateurs, pour examiner et voter ce texte crucial. Chaque jour perdu est une épée de Damoclès au-dessus de la tête du nouveau gouvernement. Les négociations parlementaires s’annoncent houleuses, avec la possibilité d’amendements massifs, voire d’une censure partielle par le Conseil constitutionnel, réduisant encore les marges de manœuvre déjà minces.
Si Sébastien Lecornu échoue à respecter ce calendrier, la France se verrait contrainte de recourir à une loi spéciale, un aveu d’impuissance qui réduirait les investissements de l’État au strict minimum. Un scénario catastrophe qui pourrait plonger le pays dans une incertitude économique sans précédent, menaçant la stabilité et le développement. Le nouveau Premier ministre est pris entre le marteau et l’enclume, avec l’obligation de réussir là où le temps lui est compté.







