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Le Premier ministre Sébastien Lecornu cède sur la suppression des jours fériés, privant le budget de 4 milliards d'euros. Un début de mandat fragile, marqué par des concessions et des tensions. [1]

À peine nommé, le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, jeune et inexpérimenté, a déjà fait preuve d’une inquiétante faiblesse en renonçant à la suppression des jours fériés. Cette décision, censée apaiser les syndicats et une population déjà exaspérée, prive le pays de 4 milliards d’euros d’économies cruciales pour un budget 2026 déjà mal en point. Un début de mandat qui s’annonce sous le signe des concessions et des promesses non tenues.

Après avoir claironné une «rupture», Lecornu se contente de vagues appels au «dialogue social», un refrain éculé qui n’a jamais réellement résolu les crises précédentes. Il refuse catégoriquement de rouvrir le dossier des retraites, ignorant l’urgence de réformes profondes. Pendant ce temps, l’économie française tangue, et la dégradation de la note de la dette par Fitch n’est qu’un sinistre présage des difficultés à venir.

Pour faire passer son budget, Lecornu se tourne désespérément vers une «gauche républicaine» qu’il espère «émanciper» de La France insoumise. Une stratégie risquée, qui pourrait le forcer à des compromis destructeurs, notamment sur la très controversée taxe Zucman. Le Medef a déjà menacé d’une «grande mobilisation patronale» en cas d’augmentation des impôts des entreprises, prévenant d’une «spoliation» qui menacerait l’emploi et la croissance.

Quant à l’utilisation du 49.3, Lecornu joue l’équilibriste, refusant de s’en priver d’emblée, signe de la fragilité de sa position parlementaire. Son mandat s’annonce comme une succession de manœuvres délicates pour éviter un échec retentissant. Pendant que les consultations pour une «grande acte de décentralisation» sont annoncées, la vraie question demeure : ce gouvernement parviendra-t-il à gouverner sans majorité, ou sombrera-t-il dans l’impasse budgétaire et politique ? Les premières réactions de l’opposition ne sont guère encourageantes, annonçant une bataille acharnée où les Français risquent d’être les grands perdants.