
Le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, a tenté de rassurer les Français en esquissant ses « grandes orientations » pour le budget 2026, mais l’exercice s’annonce déjà semé d’embûches. Alors que les attentes en matière de justice fiscale sont pressantes, le gouvernement rejette la très controversée taxe Zucman, invoquant des « impacts en termes d’emploi, d’investissement et de compétitivité ». Pire encore, un retour de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) est également écarté, laissant planer un doute sur la réelle volonté de taxer les plus aisés. Le Premier ministre promet un entre-deux, sans toutefois éclaircir les dispositifs envisagés, se contentant d’un flou artistique qui ne manquera pas d’inquiéter.
Malgré les déclarations grandiloquentes, l’engagement de ne pas augmenter le niveau global des prélèvements obligatoires semble déjà compromis. Le projet d’un budget où « certains impôts augmenteront, mais d’autres diminueront » sonne comme une pirouette, masquant mal les inévitables hausses qui toucheront les contribuables.
Quant aux promesses de dépenses supplémentaires, notamment 6 milliards d’euros pour les retraites et 5 milliards pour la santé, elles apparaissent comme des annonces difficiles à financer. Le gouvernement vise un déficit de 4,7 % pour l’année prochaine, un effort jugé insuffisant pour couvrir ces nouvelles dépenses. La solution résiderait dans des économies drastiques, notamment une « diminution de six milliards d’euros sur l’État et son train de vie ». Cette coupe sèche, sans détails précis sur les ministères concernés, risque de fragiliser des services publics déjà sous tension.
Lecornu évoque également une « réforme de long terme de l’État et de notre organisation territoriale » ainsi qu’une « meilleure maîtrise des dépenses sociales et des collectivités territoriales ». Ces formules évasives cachent des réformes structurelles potentiellement douloureuses. L’annonce d’une mission sur l’État efficace pour « supprimer ou réformer les structures non indispensables » laisse présager une purge administrative aux conséquences incertaines. Enfin, la lutte contre les fraudes sociales et fiscales, un refrain bien connu, est brandie comme une solution miracle, mais sans garantie de succès tangible. Le recours au 49.3 n’est pas exclu pour faire adopter un budget contesté, signe d’une future bataille politique acharnée.






