
Le Sénat, dominé par la droite, a une nouvelle fois démontré son intransigeance en adoptant une version largement remaniée de la partie « recettes » du projet de budget de l’État pour 2026. Cette décision supprime plusieurs milliards d’euros de hausses de prélèvements, laissant entrevoir des conséquences potentiellement désastreuses pour les finances publiques. Le vote, par 198 voix contre 105, confirme la détermination d’une majorité sénatoriale à privilégier la baisse des dépenses, quitte à déstabiliser les objectifs initiaux du gouvernement.
Alors que le ministre délégué aux comptes publics, David Amiel, tente de rassurer en affirmant que ce vote permet de « continuer à examiner le budget », la réalité est bien plus sombre. L’absence d’un budget cohérent et les modifications drastiques risquent de condamner la France à une explosion incontrôlée des déficits. Le chiffrage du gouvernement révèle déjà une dégradation du solde financier de 7,7 milliards d’euros, portant le déficit provisoire à 5,1 % du PIB, bien au-delà de l’objectif initial de 4,7 %.
La droite sénatoriale persiste dans son opposition aux hausses de fiscalité, qualifiant le budget gouvernemental de « mauvais budget » qui « a recours à la facilité ». Cette approche dogmatique a conduit au rejet de la surtaxe des grandes entreprises, qui devait rapporter 4 milliards d’euros, et à une réduction significative de la taxe sur les holdings patrimoniales. Ces choix, bien que politiquement assumés, mettent en péril la capacité de l’État à financer ses politiques publiques et à maintenir l’équilibre budgétaire.
Les critiques fusent à gauche, dénonçant « l’intransigeance de la majorité sénatoriale » et son refus du compromis. Le marathon budgétaire s’annonce houleux, et l’adoption d’un budget avant la fin de l’année demeure plus qu’incertaine. Cette situation illustre une crise politique et financière latente, où les divergences idéologiques menacent la stabilité économique du pays et la confiance des citoyens.








