
Trois semaines seulement après sa nomination à Matignon, Sébastien Lecornu plonge déjà le gouvernement dans une profonde incertitude. Alors que les oppositions s’étranglent, son propre camp affiche une perplexité grandissante face à l’énigmatique Premier ministre. Ses premières prises de position sur le budget à venir ont déjà semé la discorde, notamment avec le Parti socialiste, un allié pourtant crucial pour éviter une motion de censure dévastatrice.
La rupture semble consommée après l’entretien de Lecornu au Parisien, où il a sèchement écarté des demandes socialistes majeures : la taxe Zucman et la suspension de la réforme des retraites. Une manœuvre perçue comme un affront, provoquant l’ire bruyante des responsables socialistes et ébranlant la fragile alliance avec Les Républicains, où les doutes s’expriment désormais à voix basse. « Pourquoi donner une interview, si c’est pour fermer des portes ? s’interroge, consterné, un conseiller ministériel sortant. Ce n’est vraiment pas habile, ça donne même une preuve écrite aux socialistes pour justifier leur censure. »
Cette stratégie, jugée par beaucoup comme un véritable fiasco politique, pourrait bien sceller le destin du gouvernement avant même qu’il ne prenne son envol. La confiance est brisée, les ponts sont coupés, et la menace d’une censure plane plus que jamais sur l’exécutif. La capacité de Lecornu à fédérer apparaît gravement compromise, laissant présager des semaines de turbulences et de confrontations politiques intenses. L’avenir de cette coalition bancale semble plus précaire que jamais, miné par des erreurs de communication et un manque flagrant de dialogue.






