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Le plan budgétaire de François Bayrou suscite une indignation féroce à gauche, menaçant la stabilité du gouvernement. Le Parti socialiste promet la censure, rejetant un budget jugé inacceptable et brutal. Une crise politique majeure s'annonce.

Le Premier ministre, François Bayrou, a jeté un pavé dans la mare en dévoilant ses propositions d’économies budgétaires, plongeant le gouvernement dans une crise politique majeure. Les 44 milliards d’euros visés ont provoqué l’ire de l’opposition, en particulier du Parti socialiste (PS), qui qualifie le plan de « brutal et inacceptable ». Olivier Faure, premier secrétaire du PS, n’a pas mâché ses mots : « Sur les bases actuelles, la seule perspective possible, c’est la censure ». Cette déclaration marque un tournant, alors que Bayrou s’était auparavant appuyé sur la gauche pour faire adopter son budget.

L’accord de non-censure du précédent débat budgétaire semble désormais un lointain souvenir. Les concessions faites à l’époque sont balayées par un discours où Bayrou évite même de nommer le PS. Pourtant, des proches du Premier ministre persistent à voir les socialistes comme des interlocuteurs privilégiés, une vision déconnectée de la réalité politique actuelle. Le bureau national du PS a été clair : la copie est « purement inacceptable ». Les discussions, si elles ont lieu, se dérouleront dans un climat de tension extrême à l’Assemblée nationale, loin des ministères.

Patrick Kanner, président du groupe socialiste au Sénat, l’a confirmé : il ne s’agira pas d’une négociation mais d’une simple « discussion », dont l’issue sera « très très compliquée ». Le PS dénonce un gouvernement de droite qui refuse la justice fiscale. L’unité affichée par le parti est frappante, unie contre des propositions jugées « iniques ». La proposition socialiste phare, la taxe Zucman sur le patrimoine des milliardaires, n’a trouvé qu’un écho lointain dans la « contribution de solidarité » de Bayrou, une mesure qui ne trompe personne à gauche.

Le dénouement semble inéluctable : un parlementaire socialiste prédit déjà la chute de Bayrou pour la mi-octobre. Au-delà des chiffres, le contexte politique est explosif. L’épisode du « conclave sur les retraites » a brisé la confiance. Les échéances électorales à venir, notamment les municipales de 2026, poussent le PS à ne pas apparaître comme la « béquille du gouvernement ». La nécessité de donner des gages aux partenaires de gauche et de montrer une véritable orientation de gauche pour la présidentielle scellent le sort de François Bayrou. Le Premier ministre pourrait bien payer le prix fort de ses choix budgétaires controversés.