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Le Sénat valide un budget de la Sécurité sociale 2026 toujours plombé par un déficit de 17,6 milliards d'euros. Les divergences politiques persistent, menaçant la stabilité des comptes sociaux.

Le Sénat a conclu l’examen du projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026 dans une ambiance tendue, révélant un déficit obstinément élevé. Malgré les efforts affichés, la « Sécu » s’enlise dans un passif de 17,6 milliards d’euros, un chiffre quasiment inchangé par rapport aux prévisions initiales. Cette stagnation soulève de sérieuses questions sur la capacité du gouvernement à redresser durablement les comptes sociaux.

La chambre haute, dominée par la droite, s’apprête à valider ce texte, malgré une commission mixte paritaire qui s’annonce comme un échec prévisible. Cette impasse renverra le projet à l’Assemblée nationale, prolongeant ainsi une incertitude préjudiciable. Les sénateurs ont pourtant tenté de corriger le tir en rejetant des mesures controversées de l’Assemblée, telles que l’aggravation du déficit à 24 milliards d’euros.

Les revirements sont nombreux et déconcertants. Le rétablissement du gel des prestations sociales et des pensions de retraites, à l’exception des plus modestes, ainsi que la réintroduction d’une surtaxe sur les mutuelles, illustrent la difficulté à trouver un consensus stable. Mais le rejet le plus retentissant reste celui de la suspension de la réforme des retraites, une concession majeure qui n’a manifestement pas suffi à apaiser les tensions politiques.

L’augmentation de douze heures de la durée annuelle du travail, bien que votée, est déjà minimisée par le gouvernement qui ne prévoit aucune « hausse mécanique du temps de travail effectif ». Cette réticence à chiffrer précisément les impacts des mesures adoptées est alarmante. La rapporteure générale centriste, Elisabeth Doineau, a pointé du doigt un exécutif qui s’accroche « à la lettre du dispositif plutôt qu’à son esprit », regrettant l’opportunité manquée de réduire davantage le déficit, potentiellement sous les 15 milliards d’euros, via une réforme des « allègements généraux » pour les entreprises. Le naufrage financier de la Sécurité sociale semble loin d’être résolu, malgré les ajustements superficiels.