
Le vote décisif sur le budget de la Sécurité sociale pour 2026 plonge l’Assemblée nationale dans une crise politique sans précédent. Après des débats houleux et une nuit de vendredi à samedi marathon, les députés doivent se prononcer sur l’ensemble du texte, avec un scrutin qui s’annonce extrêmement serré. La suspension de la réforme des retraites, votée in extremis, ne suffit pas à calmer les esprits.
Les écologistes, dont les voix sont cruciales, maintiennent une position ambiguë. Cyrielle Châtelain, leur présidente de groupe, a clairement indiqué sur RMC que l’abstention était une « possibilité », jugeant le budget « profondément déséquilibré ». Une tentative désespérée du gouvernement d’augmenter l’objectif des dépenses de l’assurance-maladie pourrait ne pas suffire à infléchir leur position.
Le Premier ministre, Sébastien Lecornu, se retrouve sous pression. Édouard Philippe, ancien locataire de Matignon et figure influente, a recommandé à son parti, Horizons, de s’abstenir. Il a critiqué un texte qui « ne nous satisfait pas » et dont le déficit atteint « 25, 26 milliards d’euros pour un texte qui commençait à 17 », un chiffre « préoccupant pour l’avenir de la France ». Philippe a même estimé que Lecornu prenait un « risque » en refusant le 49.3, le laissant face à un défi monumental.
Malgré l’appel d’Olivier Faure, premier secrétaire du PS, à voter pour le budget, les tensions internes au sein de la gauche sont palpables. Si Boris Vallaud confirme une « quasi-unanimité » socialiste pour le texte, les « insoumis », par la voix de Manuel Bompard, dénoncent une « trahison » et un « changement d’alliance » qui validerait des économies désastreuses sur la santé et une hausse des mutuelles. Le gouvernement semble incapable de rassembler une majorité stable, menaçant la viabilité même de ce budget crucial.






