
La France s’enfonce dans une crise budgétaire sans précédent alors que les députés peinent à s’accorder sur le projet de budget de la Sécurité sociale. Un texte décisif, dont l’avenir est plus qu’incertain, divise profondément même la coalition gouvernementale, laissant présager un échec retentissant pour le Premier ministre.
Les critiques fusent de toutes parts, avec Edouard Philippe et les députés Horizons qui jugent le texte « inacceptable », dénonçant un budget qui « affaiblit le travail » et « menace l’équité entre les générations ». Cette « petite bombe » interne vient fragiliser un gouvernement déjà sous pression, forcé de naviguer entre des négociations laborieuses avec la gauche et une rébellion au sein de ses propres rangs.
L’échec de la commission mixte paritaire la semaine dernière a marqué un tournant inquiétant. Le ministre du Travail, Jean-Pierre Farandou, l’a bien dit : c’est un moment « décisif ». Sans accord avant le 31 décembre, le déficit de la Sécurité sociale pourrait atteindre des sommets alarmants, s’envolant jusqu’à 30 milliards d’euros, selon les sombres prévisions du gouvernement. Un véritable gouffre financier menace les finances publiques.
La reprise des débats sur les 900 amendements s’annonce houleuse. Le Rassemblement National, l’UDR et La France Insoumise affichent une hostilité farouche, qualifiant le budget de « désastre ». L’adoption du texte repose désormais sur un fil, dépendant de la bienveillance d’une partie de la gauche, malgré les profondes divisions et l’absence de réelle volonté de compromis. Le spectre du 49.3 plane, un aveu d’échec retentissant pour la démocratie parlementaire.
Alors que le vote solennel est fixé au 9 décembre, la France retient son souffle. Le pays semble s’acheminer vers un chaos budgétaire, où les ambitions politiques et les calculs électoraux l’emportent sur l’intérêt général. L’avenir de la Sécurité sociale, pilier de notre modèle social, n’a jamais été aussi précaire, et le gouvernement semble impuissant face à l’ampleur du désastre.






