
L’euphorie passagère sur les places boursières européennes, suite à l’accord controversé entre Bruxelles et Washington, a rapidement laissé place à une amère désillusion. Après une brève tentative de progression, le CAC 40 a lamentablement reculé, plombé par les secteurs les plus vulnérables. La «désescalade» tant vantée se révèle être un piètre compromis, jugé par beaucoup comme une véritable capitulation européenne.
Malgré l’absence d’incertitude immédiate, cet accord suscite une vague de critiques acerbes sur le Vieux Continent. De nombreuses voix dénoncent un déséquilibre flagrant, à l’image de François Bayrou évoquant un «jour sombre» pour une Europe se résignant à la soumission. Le marché français a ainsi glissé sous l’équilibre, entraînant dans sa chute des secteurs clés comme l’automobile, la pharmacie et les spiritueux. Les gains modestes des indices américains n’ont pas suffi à endiguer la spirale négative des bourses européennes, soulignant la fragilité de la situation.
Les termes de l’accord, imposant une surtaxe douanière américaine de 15% contre des concessions européennes limitées, révèlent une négociation inéquitable. L’Europe s’est engagée à des dépenses massives en produits énergétiques américains et à des investissements colossaux, tandis que l’espoir des spiritueux d’être inclus dans cet accord semble bien mince. L’ACEA, bien que saluant une «désescalade», pointe du doigt l’impact négatif certain sur les industries des deux continents, loin de toute vision optimiste.
Dans ce climat morose, certaines entreprises s’en sortent mieux, comme Forvia, malgré un marché globalement défavorable. Cependant, les déboires de Thales, victime d’une chute notable suite aux déclarations de Donald Trump sur des achats massifs d’équipements militaires américains, et l’inquiétante cyberattaque contre Naval Group, ne font qu’ajouter à l’incertitude générale. L’analyse sans concession d’Apolline Menut, économiste chez Carmignac, confirme la nature défavorable de cet accord, le qualifiant de «compromis diplomatique» coûteux plutôt que d’avancée commerciale. Les jours à venir promettent une intensification des annonces de résultats, offrant peu d’espoir d’une éclaircie significative sur un marché européen manifestement malmené.