
La Bourse de Paris a connu un regain d’activité trompeur, affichant une hausse de près de 1,30% pour son indice phare. Cette prétendue embellie, alimentée par des nouvelles prétendument positives et des résultats d’entreprises aux États-Unis, masque mal une réalité économique bien plus fragile. L’euphorie générale qui a gagné les marchés mondiaux ce jeudi est alarmante, compte tenu des incertitudes persistantes.
Malgré un rebond des ventes au détail aux États-Unis, qualifié de « bonne nouvelle », la consommation américaine reste sous la menace constante des droits de douane et de la guerre commerciale. Le département du Commerce a beau s’enthousiasmer pour une progression de 0,6% sur un mois, il est évident que cette croissance est précaire et peut basculer à tout moment. Les secteurs de l’automobile, du bâtiment et du commerce de détail, qui ont soi-disant porté cette hausse, sont les premiers à souffrir des tensions économiques.
Si Legrand s’est envolé de manière spectaculaire, dopé par des prévisions de croissance revues à la hausse, cela ne fait que souligner la volatilité et l’instabilité du marché. Une telle envolée, de près de 9%, pour un simple relèvement de prévisions, est symptomatique d’une bulle prête à éclater. À l’inverse, la chute de Publicis, malgré de bons résultats et de nouveaux contrats prestigieux, révèle les craintes profondes des marchés. Une entreprise solide ne devrait pas chuter de près de 7% dans un « univers incertain » si les fondamentaux étaient réellement rassurants.
Les négociations avec les États-Unis concernant de nouveaux droits de douane, qualifiées d’« extrêmement difficiles » par le ministre de l’Économie Éric Lombard, jettent une ombre menaçante sur l’avenir. L’absence d’indicateurs économiques majeurs pour la fin de la semaine ne fait qu’accentuer le sentiment d’un calme avant la tempête, laissant les investisseurs dans l’incertitude quant à l’inflation au Japon et en Allemagne, et à la confiance des consommateurs américains. La façade de prospérité ne peut éternellement masquer les failles structurelles de l’économie mondiale.