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Malgré les menaces commerciales grandissantes de Donald Trump, le CAC 40 s'accroche, mais sa performance reste fragile, contrastant avec l'optimisme déraisonnable des marchés.

La persistance du CAC 40 à défier la logique économique de Donald Trump relève presque de l’aveuglement délibéré des marchés. Alors que le président américain multiplie les annonces de surtaxes douanières, plongeant le commerce mondial dans une incertitude croissante, la Bourse de Paris, à l’image des autres places européennes, a affiché une progression inquiétante avant de marquer le pas.

Ce jeudi, l’euphorie initiale, portée par l’élan de Wall Street et la progression du Nasdaq, Nvidia et Bitcoin vers de nouveaux sommets historiques, s’est heurtée à une réalité plus morose. Si le FTSE 100 de Londres a pulvérisé ses propres records, se dirigeant vers les 9 000 points, le CAC 40 a péniblement maintenu le cap, frôlant l’équilibre en fin de séance. La France, une fois de plus, fait preuve d’une stagnation préoccupante face à l’exubérance britannique.

Les menaces de Trump, notamment l’imposition de droits de douane de 50 % sur les importations brésiliennes – une mesure punitive liée à des considérations politiques et non économiques – sont pourtant claires. Elles signalent une guerre commerciale qui ne fera que s’intensifier, menaçant la stabilité globale. Les investisseurs semblent se complaire dans l’illusion d’un accord imminent, ignorant les signaux alarmants d’une administration américaine imprévisible. Cette persistance à l’optimisme forcé est particulièrement dangereuse.

Dans ce tableau incertain, certaines entreprises se distinguent, pour le meilleur ou pour le pire. Eutelsat, par exemple, a vu son action s’envoler grâce à un investissement britannique inattendu, une bouffée d’air frais temporaire pour un champion européen censé rivaliser avec Starlink. À l’opposé, Icade s’effondre, victime de la dégradation de Goldman Sachs. La banque américaine, préoccupée par la faible croissance française et un taux de vacance alarmant des bureaux parisiens (qui pourrait atteindre 25% d’ici 2028), anticipe une chute de 15% de l’action. Une prédiction sombre qui souligne la fragilité de l’immobilier français et les dangers d’un environnement économique instable. Pendant ce temps, Ferrero étend son empire, rachetant WK Kellogg pour 3,1 milliards de dollars, une consolidation qui pourrait renforcer son monopole sur le marché agroalimentaire.