
Dans une scène digne d’un vaudeville politique, le bureau ovale est devenu le théâtre de présentations pour le moins gênantes. Alors que les États-Unis subissent les caprices protectionnistes de leur président, les chefs d’entreprise et dirigeants étrangers rivalisent d’ingéniosité, ou de bassesse, pour s’attirer les faveurs de Donald Trump. Ce dernier, visiblement insensible aux accusations de corruption, accumule les cadeaux somptueux, renforçant l’image d’une présidence avide de luxe et déconnectée des réalités.
L’apogée de cette mascarade fut sans doute l’offrande de Tim Cook, le PDG d’Apple. Devant un Trump aux yeux brillants, il a assemblé un disque de verre gravé au nom du président, sur un socle en or massif. Une tentative flagrante d’amadouer celui qui reproche à Apple de ne pas fabriquer ses iPhone aux États-Unis, soulignant la fragilité des relations commerciales internationales face aux désirs d’un seul homme.
Les exemples affluent, tous plus ahurissants les uns que les autres. Gianni Infantino, patron de la FIFA, a offert le trophée du Mondial des clubs, une sculpture dorée qui a trôné, on ne sait pourquoi, dans le bureau ovale. Mais le cadeau le plus scandaleux reste celui du Qatar : un Boeing 747, estimé à 400 millions de dollars. Trump a balayé les accusations de corruption d’un revers de main, jugeant «stupide» de refuser un tel présent. Une impunité déconcertante face à une opinion publique divisée.
Même le très sérieux Prix Nobel de la paix est devenu un instrument de flatterie. Le Premier ministre cambodgien et Benyamin Netanyahou ont tous deux nominé Donald Trump, vantant sa «politique diplomatique visionnaire». Pendant ce temps, les alliés traditionnels, comme la Suisse ou l’Union européenne, subissent des droits de douane punitifs, tandis que le Royaume-Uni, malgré ses efforts pour charmer le président, voit ses marchandises taxées. Cette situation démontre une diplomatie à deux vitesses, où l’appât du gain et la flagornerie semblent prévaloir sur les relations internationales équilibrées.