
La Caisse des Dépôts, fidèle à son rôle historique, tente de répondre aux angoisses croissantes des Français face au vieillissement. Son nouveau directeur général, Olivier Sichel, a dévoilé un plan de 25 milliards d’euros sur cinq ans, une somme colossale qui soulève néanmoins des questions cruciales. Présenté comme une solution aux « défis du vieillissement », cet investissement est censé améliorer la prise en charge des seniors, un enjeu de plus en plus pressant pour notre société.
La répartition des fonds interpelle : 80 % pour le système de santé et seulement 20 % pour le secteur du grand âge, malgré la promesse d’une priorité aux populations vieillissantes. Marianne Kermoal-Berthomé, de la Caisse des Dépôts, tente de rassurer en affirmant que les seniors sont les « premières consommatrices de soins », mais la balance reste déséquilibrée. Toutes les filiales sont mobilisées, de la Banque des Territoires à Bpifrance, en passant par La Poste, pour couvrir tous les fronts : des Ehpad aux innovations numériques.
Pourtant, cette ambition peine à masquer les lacunes structurelles. La Caisse des Dépôts cherche à donner de la « visibilité » à ses actions, ce qui pourrait suggérer un manque de coordination ou d’efficacité jusqu’à présent. Alors que le pays fait face à une crise de la dépendance et à des Ehpad en difficulté, dont certains ont été récemment au cœur de scandales, cet afflux de capitaux sera-t-il suffisant pour combler des décennies de sous-investissement et de problèmes profonds dans la prise en charge de nos aînés ? L’avenir nous dira si cette manne financière est une véritable bouffée d’oxygène ou un simple pansement sur une plaie béante.