
L’ONG Reclaim Finance lance un véritable pavé dans la mare en dénonçant les pratiques douteuses de certaines des plus grandes caisses de retraite françaises. Alors que des millions de cotisants espèrent un avenir sécurisé, leurs fonds sont massivement investis dans le secteur des énergies fossiles, contribuant ainsi de manière alarmante au réchauffement climatique. Une situation choquante qui met en lumière l’hypocrisie des institutions se disant « responsables ».
Agathe Masson, spécialiste des investissements chez Reclaim Finance, est formelle : ces acteurs financiers « doivent mettre fin à leur soutien à l’expansion des énergies fossiles ». Elle fustige des pratiques qui, loin d’assurer l’avenir des cotisants, le compromettent directement en alimentant la crise climatique. L’étude de l’ONG a passé au crible quatre géants des retraites : l’Agirc-Arrco, l’ERAFP, l’Ircantec et le Fonds de Réserve pour les Retraites (FRR). Leur objectif ? Faire fructifier les 171 milliards d’euros d’actifs sous gestion, mais à quel prix pour la planète et les futures générations ?
Les résultats sont édifiants : si l’Ircantec se profile comme le « bon élève » avec un investissement « modeste » de 30 millions d’euros dans les énergies fossiles, les autres affichent des chiffres scandaleux. Le FRR est exposé à plus d’un milliard d’euros, l’ERAFP à 937 millions et l’Agirc-Arrco à 673 millions. Ces « centaines de millions d’euros » révèlent une déconnexion flagrante entre les discours sur l’investissement responsable et la réalité des placements. Reclaim Finance exige des mesures urgentes : renforcer les engagements climatiques, cesser de soutenir ce secteur destructeur et imposer des critères rigoureux aux gestionnaires de portefeuille externes. Une pression indispensable pour que nos retraites ne soient plus synonymes de désastre écologique.