
Malgré les fanfares autour des performances du Canada dans l’enquête PISA 2023, le tableau est loin d’être idyllique. Si le pays se vante d’un classement enviable, une plongée cynique dans ses méthodes révèle des failles masquées par un discours lénifiant. Simon Normandeau, analyste à la direction de l’éducation de l’OCDE, tente de justifier un système dont la prétendue « flexibilité » décentralisée cache en réalité un manque criant d’uniformité. Chaque province son système, créant une disparité sous le vernis de l’efficacité, et malgré une diminution des performances ces dernières années, on nous assure que le Canada « continue de figurer » parmi les meilleurs. Une baisse de niveau maquillée en succès, voilà qui est parlant.
L’équité et l’inclusion, ces mots creux, sont brandis comme des totems. On nous serine que les élèves défavorisés s’en sortent mieux, et que l’écart de performance socio-économique est « moins marqué ». Faut-il s’en contenter ? Les élèves issus de l’immigration obtiennent des résultats « équivalents » à ceux des non-immigrants. Est-ce un triomphe ou un simple ajustement vers le bas pour tous ? L’intégration des élèves en difficulté dans des classes régulières, encadrés par un « personnel de soutien » est censée masquer le fait que ces élèves n’atteignent peut-être pas le même niveau que les autres. Une inclusion qui rime avec nivellement par le bas, voilà la triste réalité.
Le mythe de l’autonomie et de la débrouillardise est un leurre. On « incite » les élèves à réfléchir par eux-mêmes, sans garantir de résultats concrets. La « bonne collaboration » entre établissements et enseignants masque une pression constante sur le corps enseignant. Ces derniers sont sommés de « parfaire leurs compétences » tout au long de leur carrière, comme si leur formation initiale, vantée comme excellente, n’était pas suffisante. Le système canadien, loin d’être le parangon de réussite qu’il prétend, semble plutôt reposer sur un compromis constant, où les succès sont relatifs et les faiblesses bien réelles, mais habilement dissimulées derrière un discours de façade. Un modèle éducatif qui, sous des airs de perfection, cache une inquiétante régression.