
Capgemini a jeté son dévolu sur WNS, une entreprise indienne, pour la somme colossale de 3,3 milliards de dollars (environ 2,8 milliards d’euros). L’objectif affiché ? Devenir un leader incontournable dans l’intelligence artificielle agentique, une technologie censée révolutionner les processus métiers. Un investissement pharaonique qui soulève des questions sur sa pertinence et les risques encourus dans un marché de l’IA en pleine effervedence mais encore incertain.
L’acquisition de WNS, spécialisée dans l’externalisation des processus métiers, est présentée comme une manœuvre stratégique pour s’imposer face aux géants du secteur. Capgemini espère ainsi capitaliser sur la « nouvelle frontière » de l’IA, où des outils autonomes gèrent des tâches complexes, voire prennent des décisions. Mais cette ambition repose sur une transformation profonde des entreprises, un chantier colossal et souvent semé d’embûches.
Malgré les promesses d’une croissance des revenus et des marges, les marchés ont réagi avec une certaine frilosité, voyant le cours de l’action Capgemini chuter après l’annonce. Certains analystes expriment des doutes, craignant que l’IA générative ne finisse par perturber le marché même de l’externalisation, rendant cet investissement potentiellement obsolète. Le prix payé, avec une prime de 17% sur le cours de l’action WNS, ajoute à l’incertitude quant à la rentabilité réelle de cette opération à terme.
En dépit des synergies escomptées, notamment une augmentation du bénéfice par action de 4% en 2026 et de 7% en 2027, l’intégration de WNS représente un défi majeur. La disparité culturelle entre les deux entreprises et la complexité de fusionner leurs opérations tout en développant de nouvelles capacités IA pourraient compliquer la tâche. Capgemini prend un risque calculé, mais les retombées de ce pari audacieux restent à prouver.