Un nouveau service de covoiturage, Carklop, a fait une entrée fracassante sur la scène française le 11 septembre, provoquant l’indignation des buralistes et une surveillance accrue de la Douane. Cette plateforme, loin d’être un simple Blablacar, propose des excursions transfrontalières dans le but avoué de mutualiser les trajets pour acheter tabac, alcool et produits alimentaires à des prix défiant toute concurrence dans les pays voisins.
Le concept, jugé « immorale » par ses détracteurs, met en lumière des disparités de prix sidérantes. Selon Carklop, le paquet de cigarettes serait 53 % moins cher en Espagne et l’alcool 15 % plus abordable en Italie. Ces chiffres, relayés par la plateforme, soulignent l’écart abyssal de pouvoir d’achat entre la France et ses voisins européens. Le fondateur de Carklop, Philippe Poulard, déclare avoir créé ce service par « frustration personnelle » face aux prix français qu’il qualifie d’exorbitants.
L’initiative, qui se présente comme une réponse à l’inflation galopante, ne manque pas de faire grincer des dents. Les buralistes, déjà fragilisés par le marché parallèle, y voient une menace directe pour leur activité et un encouragement à la consommation de produits dont la taxation élevée en France vise des objectifs de santé publique. La Douane, quant à elle, surveille attentivement cette nouvelle pratique qui, bien que se couvrant légalement en rappelant les quotas d’importation, flirte dangereusement avec la frontière entre usage personnel et importations commerciales.
Cette controverse n’est pas sans rappeler la polémique de la baguette à 29 centimes de Michel-Édouard Leclerc. Une fois de plus, la recherche effrénée du prix bas par certains acteurs économiques met en péril des pans entiers de l’économie locale et soulève des questions éthiques et légales complexes.
