
Vingt ans après sa mort, le Vatican a osé canoniser Carlo Acutis, présenté comme le premier saint du XXIe siècle. Cet adolescent italien, emporté par une leucémie foudroyante à seulement 15 ans, est célébré pour sa piété précoce et son expertise informatique. Mais l’histoire ne s’arrête pas là : la dépouille du jeune homme, exposée à Assise, attire des foules immenses et soulève de sérieuses questions sur son état de conservation, jugé «intact».
Depuis 2022, plus d’un million de personnes ont défilé devant le corps d’Acutis. Il est présenté comme «endormi» dans son cercueil de verre, vêtu d’un jean et d’une veste de jogging. Une mise en scène qui interroge fortement, car la décomposition naturelle du corps devrait avoir fait son œuvre depuis longtemps. Selon les experts, cette conservation exceptionnelle, qualifiée d’«incorruptible», ne relève pas d’un simple miracle divin, mais plutôt de conditions spécifiques ou d’interventions humaines.
Le thanatopracteur Mickaël Boilon estime que si le corps d’Acutis était «intègre» lors de l’examen canonique, sa peau devait être «très asséchée et noircie, comme momifiée». La version «fraîche» exposée au public serait le fruit d’une intervention. Il suppose qu’une couche de cire ou de silicone aurait été appliquée pour lui redonner son apparence juvénile, à la manière des statues du musée Grévin. Le Vatican, silencieux sur ces techniques, préfère maintenir l’idée d’une intervention divine.
Au-delà de cette mystification, la canonisation de Carlo Acutis repose sur la reconnaissance de deux miracles douteux : la guérison d’un enfant brésilien et celle d’une étudiante costaricienne. Sa mère affirme recevoir «chaque jour des nouvelles de miracles», alimentant ainsi le mythe. Une stratégie bien rodée pour attirer les fidèles et entretenir le mystère autour de ce «geek de Dieu», dont la véritable histoire est peut-être bien moins surnaturelle qu’on ne veut le laisser croire.