
Le fabricant français de cœurs artificiels, Carmat, est pris dans la tourmente du redressement judiciaire. Une lueur d’espoir, ou un simple sursis, est apparue avec l’offre de reprise de Pierre Bastid, l’actuel président du conseil d’administration. Cette proposition, loin d’être une certitude, sera scrupuleusement examinée par la justice le 30 septembre, laissant l’entreprise dans une anxiété palpable.
Après une suspension alarmante, la cotation du cours de Bourse de Carmat a repris le 21 août, suite à une audience devant le tribunal des affaires économiques de Versailles. C’est lors de cette séance que l’offre de Pierre Bastid, aux commandes depuis 2024, a été officiellement déposée, suscitant un mélange de soulagement et d’incertitude.
Pierre Bastid, déjà actionnaire à hauteur d’environ 17 % de Carmat via la société Hougou, s’engage à injecter 1,3 million d’euros sans délai. Ces fonds, non remboursables, demeureront acquis à Carmat, même si l’offre venait à échouer. Une maigre consolation pour une entreprise à court de trésorerie, qui rappelle avec force qu’il n’existe « à ce stade pas d’assurance que l’offre aboutisse », avec le spectre redouté de la liquidation et la cessation pure et simple de ses activités.
Le concepteur du cœur artificiel Aeson, vital pour de nombreux malades en attente d’une transplantation, n’a pas réussi à rassembler les 3,5 millions d’euros supplémentaires nécessaires avant la fin juin. Malgré une campagne de dons désespérée et des démarches auprès de la Banque européenne d’investissement et des pouvoirs publics, l’entreprise reste dans une situation financière précaire. Fin décembre, elle avait déjà dû céder deux millions de ses actions à Airbus pour un euro symbolique, afin de rembourser partiellement un emprunt. L’avenir de Carmat, et avec lui l’espoir de nombreux patients, reste suspendu à la décision judiciaire.