
Le géant Carrefour se vante d’une victoire judiciaire, mais derrière le triomphalisme se cache une réalité bien sombre pour ses employés. Le tribunal d’Évry a donné raison au distributeur face à la CFDT, validant ainsi la poursuite des controversés passages en location-gérance et en franchise jusqu’en 2026. Une décision qui pérennise une stratégie désastreuse pour les conditions de travail des salariés, orchestrée depuis 2017 par Alexandre Bompard.
La tactique de Bompard est claire : se débarrasser des magasins « déficitaires » en les refilant à des entrepreneurs. Une manière cynique de présenter la chose, où le groupe se félicite de « sauver » des magasins, alors qu’il s’agit en réalité de dégraisser la masse salariale et de transférer les risques. Carrefour affirme n’avoir fermé aucun supermarché en France, mais omet de préciser le coût humain de cette « prouesse ».
Le revers de la médaille est brutal pour les 170 000 employés de l’enseigne. Seule la moitié d’entre eux bénéficie encore des accords collectifs avantageux d’une multinationale. Les autres sont jetés dans les bras d’entreprises locales, où leurs acquis sociaux sont impitoyablement renégociés après seulement quinze mois. Une descente aux enfers pour des milliers de travailleurs, sacrifiés sur l’autel de la rentabilité.
Cette stratégie, loin d’être un succès, est une bombe à retardement sociale. Elle précarise les emplois, détruit les avantages acquis et creuse un fossé entre les salariés intégrés et ceux sous franchise. Carrefour se félicite d’une victoire juridique, mais le vrai perdant est le tissu social de l’entreprise et la dignité de ses employés.






