French-hostages-Iran
Cécile Kohler et Jacques Paris, otages français en Iran, sont « libérés » mais toujours interdits de quitter le territoire. Une fausse liberté qui prolonge le calvaire des familles et soulève des questions sur la diplomatie française.

Un semblant de liberté, mais le cauchemar continue. Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus pendant des années dans les geôles iraniennes, ont été « libérés » dans une opération qui ressemble plus à un transfert sous surveillance qu’à un véritable retour à la liberté. L’appel tant attendu du Quai d’Orsay a certes apporté un soulagement éphémère à leurs familles, mais la réalité est bien plus sombre : ils sont toujours retenus en Iran, otages d’un jeu diplomatique pervers.

Le tweet triomphant d’Emmanuel Macron, parlant d’un « soulagement immense », sonne faux face à l’interdiction de sortie du territoire. Comment parler de libération quand deux citoyens français, qualifiés d’« otages d’État » par la France elle-même, sont toujours privés de leur droit le plus fondamental : celui de rentrer chez eux ? Cette situation met en lumière la faiblesse des négociations et l’incapacité de la diplomatie française à obtenir une libération pleine et entière.

L’avocate des familles, Chirinne Ardakani, a parfaitement résumé l’amère vérité : « Ils ne sont pas libres. Ils ne seront libres qu’à la minute où ils pourront enlacer leurs proches. » Cette fausse victoire diplomatique ne fait que prolonger l’angoisse des proches, déjà épuisés par des années de calvaire. Le sort de Fariba Adelkhah, toujours retenue, rappelle cruellement que ces « libérations » sont souvent des leurres, des demi-mesures qui ne résolvent rien au fond.

Cette affaire souligne les limites flagrantes de la politique étrangère française face à des régimes autoritaires. Loin d’une véritable victoire, cette annonce n’est qu’un pas de plus dans un drame interminable, où la dignité humaine est sacrifiée sur l’autel des tractations politiques. La question demeure : quand Cécile Kohler et Jacques Paris retrouveront-ils réellement leur liberté, et non un simple changement de prison dorée ?