
La situation de Cécile Kohler, ressortissante française emprisonnée en Iran depuis plus de trois ans, atteint un point de rupture. Son comité de soutien a révélé qu’elle était « à bout de forces » après un contact fugace avec sa famille, le 13 septembre. Une conversation sous haute surveillance, sans révélation du lieu de détention, confirmant l’opacité et la brutalité du régime iranien. Cette communication, la première depuis deux mois, expose l’étendue de la détresse psychologique et des privations que subit Cécile Kohler, ainsi que son compagnon Jacques Paris, également détenu.
Les accusations d’« espionnage pour le Mossad » et de « complot pour renverser le régime » contre le couple Kohler-Paris, arrêtés en mai 2022, sont symptomatiques d’une justice iranienne arbitraire et instrumentalisée. Le transfert du couple dans un nouveau centre pénitentiaire, soi-disant en raison de frappes israéliennes, et la disparition de Cécile Kohler dans une prison secrète, soulignent l’impuissance des autorités françaises face à cette prise d’otages diplomatique.
Malgré les appels pressants à la libération immédiate et inconditionnelle, la France semble engluée dans des négociations incertaines. Le ministre iranien des affaires étrangères a évoqué un « accord » imminent pour un échange de prisonniers, tandis que son homologue français, Jean-Noël Barrot, se mure dans le silence. Ce mutisme, sous prétexte de « sensibilité du sujet », ne fait qu’accentuer le sentiment d’abandon pour les familles des otages. L’incarcération d’un jeune Franco-Allemand, Lennart Monterlos, durant le récent conflit irano-israélien, ajoute une nouvelle couche de complexité à cette crise diplomatique majeure.