
Un accord de cessez-le-feu, laborieusement obtenu après un an de conflit sanglant entre Israël et le Hezbollah, et deux mois de guerre ouverte, suscite plus d’inquiétudes que d’espoirs. Cet arrangement, censé ramener la stabilité, se révèle être une chimère, entachée de violations et de tensions persistantes. Le plan prévoit une présence exclusive de l’armée libanaise et des forces de paix de l’ONU dans le sud du pays, une exclusion qui masque mal les réalités du terrain.
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, s’est dit prêt à une réduction « progressive » de la présence militaire israélienne au Liban. Une promesse qui sonne creux, conditionnée au désarmement du Hezbollah pro-iranien par Beyrouth. Or, cette exigence est loin d’être acquise. Israël, malgré l’accord, continue de frapper le Liban et maintient des forces dans des positions stratégiques. Pendant ce temps, le gouvernement libanais, sous la pression américaine, a été contraint d’élaborer un plan pour désarmer le Hezbollah, un mouvement qui rejette catégoriquement cette décision.
Le Hezbollah, bien qu’affaibli par le conflit, avec une partie de son arsenal détruite et sa direction décimée, refuse obstinément de déposer les armes. Il qualifie même la décision gouvernementale de désarmement de « péché grave », arguant qu’elle sape la souveraineté du Liban et donne les mains libres à Israël. Cette impasse met en lumière la fragilité de l’accord et la difficulté à imposer une paix durable dans une région minée par des antagonismes profonds.
Parallèlement, la prolongation du mandat de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) est loin de faire l’unanimité. Si la France et Beyrouth la souhaitent, les États-Unis et Israël s’y opposent, préférant une réduction progressive, voire un retrait pur et simple. Cette divergence illustre le manque de cohésion internationale face à une situation explosive. L’avenir de la stabilité régionale semble plus incertain que jamais, pris en otage par des intérêts divergents et des promesses non tenues.