
Le géant OpenAI tente de redorer son blason avec un nouveau « mode éducatif » pour ChatGPT, censé mettre fin à la tricherie généralisée. Mais cette initiative est-elle vraiment une solution, ou une simple façade pour apaiser les critiques du monde enseignant ? Après des millions d’utilisations de ChatGPT pour des devoirs bâclés, l’entreprise promet de guider les élèves plutôt que de leur donner les réponses. Une manœuvre qui sonne étrangement comme un aveu d’échec face aux dérives de leur propre technologie.
Le mode « Étudier et apprendre » est présenté comme une innovation, mais il est intégré à la version gratuite avec des limitations drastiques. Les utilisateurs ne pourront profiter de cette « pédagogie active » que pour un nombre réduit de requêtes toutes les cinq heures. Une restriction qui soulève des doutes sur l’accessibilité réelle et l’efficacité de cet outil pour les élèves qui en auraient le plus besoin. On nous vend un précepteur virtuel, mais les contraintes semblent bien réelles.
Face à un problème mathématique, là où ChatGPT donnait la réponse directe – alimentant la paresse intellectuelle – le nouveau mode prétend guider l’élève. Mais que se passe-t-il si l’utilisateur ne sait toujours pas ? Le système se contente de donner des « indices supplémentaires » sans jamais dévoiler la solution. Une approche qui, si elle semble louable sur le papier, risque de frustrer et de décourager les élèves déjà en difficulté. Est-ce vraiment de l’aide ou une nouvelle façon de masquer les lacunes de l’IA à réellement enseigner ?
Jayna Devani d’OpenAI vante une « pédagogie active » et l’apport de neuroscientifiques, mais les partenariats avec des établissements comme l’ESCP Business School semblent surtout viser à légitimer la présence de l’IA dans l’éducation, plutôt qu’à résoudre les problèmes fondamentaux qu’elle engendre. Avec 86% des étudiants utilisant déjà l’IA dans leur cursus, le problème est profond. Ce « nouveau » mode pourrait bien n’être qu’une tentative désespérée de contrôler les dégâts, sans offrir de véritable solution aux défis pédagogiques de l’ère numérique.