
Les marchés financiers, longtemps perçus comme invincibles, ont été brutalement ramenés à la dure réalité. La déception est palpable suite à des chiffres de créations d’emplois aux États-Unis bien en deçà des attentes, avec un maigre total de 73 000 postes pour 104 000 espérés. Pire encore, les révisions à la baisse des mois précédents ont effacé 258 000 créations d’emplois, soulignant une fragilité économique inquiétante.
Cette douche froide a interrompu net la reprise euphorique post « Liberation Day », où les indices boursiers atteignaient des sommets artificiels. Le S&P 500, après un bond spectaculaire de 30 %, a subitement dégringolé de 1,60 % en une seule journée, marquant une chute de 2,79 % sur la semaine. L’Euro Stoxx 50 n’a pas été épargné, abandonnant 2,90 % après une brève illusion de croissance.
L’ombre des droits de douane plane désormais sur l’économie américaine, menaçant l’inflation et la croissance. Les tensions commerciales avec le Canada, le Mexique, l’Inde et la Suisse s’intensifient, et le sort incertain de la Chine pourrait provoquer un effet domino dévastateur sur l’Europe. La politique commerciale agressive de Washington semble enfin montrer ses répercussions négatives, démontrant l’impact concret de ces décisions controversées sur l’économie.
Si certains analystes tentent de voir un côté positif dans cette débâcle – une potentielle baisse des taux directeurs de la Fed –, cela ne fait que confirmer la pression grandissante sur la Réserve fédérale pour stimuler une croissance défaillante. Les espoirs d’une telle baisse en septembre sont passés de 50 % à 80 %, un aveu implicite que l’économie américaine est à bout de souffle, nécessitant des mesures désespérées pour relancer le marché immobilier et soulager une dette colossale. Seuls quelques marchés asiatiques et européens ont pu tirer leur épingle du jeu, laissant la majeure partie du globe face à un avenir incertain et une volatilité croissante.