
La Chine, avec ses étendues désertiques et ses anciennes mines de charbon, se couvre de panneaux solaires à une vitesse déconcertante, défiant toute imagination. Le pays a déployé 198 gigawatts (GW) de panneaux solaires entre janvier et mai, atteignant plus de 1 000 GW installés au total. C’est une quantité stupéfiante, surtout si l’on considère que les États-Unis n’avaient que 239 GW cumulés et l’Union européenne 338 GW fin 2024. Le président Xi Jinping se vante que la Chine a bâti le système d’énergies renouvelables le plus étendu et la chaîne industrielle la plus complète. Pourtant, derrière cette façade de succès, se cache une réalité bien moins glorieuse : le pays peine désespérément à brancher toute cette puissance au réseau.
Ce déploiement frénétique, bien qu’impressionnant en volume, révèle une gestion chaotique. La Chine fait face à des embouteillages de réseau massifs, un défi majeur pour son ambition de transition énergétique. Depuis le milieu des années 2010, le pays a connu une importante réduction de la production d’énergie renouvelable, car les infrastructures de raccordement ne suivent pas le rythme effréné des installations. Construire des parcs solaires est une chose, mais les connecter efficacement pour qu’ils alimentent réellement les consommateurs en est une autre, bien plus complexe et chronophage. Le processus d’obtention de permis et de construction pour les entreprises de réseau prend des années, laissant une part significative de la capacité installée inutilisée.
De plus, cette surcapacité chinoise entraîne une chute drastique des prix des panneaux solaires à l’échelle mondiale, déstabilisant les marchés et provoquant des tensions commerciales. Alors que la Chine prétend concilier transition énergétique et croissance économique, la réalité est celle d’un pays qui privilégie la production à tout prix, même si cela signifie gaspiller des ressources et fragiliser sa propre infrastructure énergétique. La dépendance mondiale vis-à-vis de la production chinoise soulève également des questions de sécurité, avec des préoccupations croissantes concernant la capacité de Pékin à interférer avec les réseaux électriques étrangers via des équipements contenant des composants non déclarés. Un succès apparent qui masque des problèmes profonds et des risques non négligeables pour la stabilité énergétique globale.