
La Chine, confrontée à un taux de chômage des jeunes diplômés alarmant, se trouve au cœur d’une nouvelle controverse. L’introduction du « visa K », censé attirer des talents étrangers, a provoqué une onde de choc et d’indignation sur les réseaux sociaux chinois. À peine mis en place, ce nouveau sésame a été la cible principale des critiques sur Weibo, la plateforme de microblogging la plus populaire du pays. L’ironie est amère : comment le gouvernement peut-il justifier l’ouverture de ses portes aux étrangers alors que sa propre jeunesse peine désespérément à trouver sa place sur le marché du travail ?
Ce visa, offrant des entrées multiples et une plus grande autonomie, permet aux titulaires de s’affranchir du parrainage d’employeurs locaux et de prolonger leur séjour. Une aubaine pour les étrangers, mais une gifle cinglante pour les diplômés chinois qui voient leurs perspectives d’emploi s’amenuiser. Des voix, teintées de nationalisme exacerbé, dénoncent une trahison, accusant les autorités de privilégier les « forces étrangères » au détriment de leurs propres citoyens. Les craintes d’un afflux de jeunes diplômés des pays en développement, déjà confrontés à des restrictions migratoires ailleurs, alimentent cette xénophobie grandissante.
Le véritable scandale réside dans le contexte économique actuel : un taux de chômage des jeunes qui a atteint un sommet historique de 18,9 % en août. Ce chiffre, déjà sujet à controverse après un changement de méthode de calcul, révèle une situation explosive. Les médias d’État, tentant maladroitement de défendre la mesure, ont fustigé « l’étroitesse d’esprit » des critiques, arguant d’un besoin de « talents de haut niveau » pour l’avancée technologique du pays. Une justification qui sonne creux face à la réalité d’une jeunesse chinoise sacrifiée sur l’autel d’une politique migratoire jugée incohérente et dangereuse.






