
La Chine a officiellement déposé une plainte retentissante auprès de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) contre les restrictions drastiques imposées par le Canada sur les importations d’acier. Cette décision, annoncée par le ministère du Commerce chinois, marque une dangereuse escalade des tensions commerciales déjà vives entre Pékin et Ottawa. Il est clair que le conflit commercial, déjà envenimé par les tarifs américains, menace de déstabiliser davantage les relations internationales.
Les liens économiques et politiques entre les deux nations n’ont cessé de se dégrader ces dernières années. Le Premier ministre canadien, Mark Carney, avait justifié sa décision d’imposer une taxe supplémentaire de 25% sur les importations d’acier contenant un alliage chinois, invoquant la nécessité de protéger une industrie nationale mise à mal par l’augmentation des droits d’importation américains. Une protectionnisme désespéré face à la pression de Washington.
Pékin ne l’entend pas ainsi. Le ministère chinois du Commerce a dénoncé ces mesures comme «discriminatoires» et «contrevenant aux règles de l’OMC». Dans un communiqué cinglant, la Chine a fustigé des actions «typiquement unilatérales et protectionnistes», accusant le Canada de porter atteinte aux «droits et intérêts légitimes de la Chine» et de «perturber la stabilité des chaînes d’approvisionnement mondiales de l’acier». Une catastrophe annoncée pour le commerce mondial.
Cette plainte survient après une série de mesures punitives mutuelles. Récemment, Pékin a instauré des droits de douane temporaires sur le canola canadien et le caoutchouc butyle halogéné, tout en lançant une enquête antidumping sur l’amidon de pois. Ottawa s’était déjà dit «profondément déçu» par ces représailles. En mars, la Chine avait déjà riposté avec une surtaxe de 100% sur divers produits agricoles canadiens, suite à une taxe similaire imposée par le Canada sur les véhicules électriques chinois. Le bras de fer s’intensifie, sans aucune lueur d’espoir pour une résolution rapide.