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Le choc pétrolier de 1973, déclenché par l'embargo de l'Arabie saoudite suite à la guerre du Kippour, a plongé l'économie mondiale dans une crise sans précédent, révélant la vulnérabilité des nations dépendantes du pétrole.

En 1973, le monde a basculé dans une crise économique sans précédent, orchestrée par les pays producteurs de pétrole. L’histoire se répète, et les hydrocarbures restent une arme redoutable entre les mains des puissances, hier comme aujourd’hui, avec la Russie, ou demain, potentiellement les Américains. Cette crise, souvent désignée comme l’« année zéro » de la grande bascule économique, a débuté le 6 octobre, jour de Yom Kippour, lorsque l’Égypte et la Syrie ont lancé une offensive surprise contre Israël.

La riposte ne s’est pas fait attendre. Le 20 octobre, en réaction au soutien américain à Israël, le roi Fayçal d’Arabie saoudite a déclenché l’embargo pétrolier, ciblant les États-Unis et les Pays-Bas. Cette décision brutale a provoqué une panique généralisée sur les marchés mondiaux, et le prix du brut a explosé, quadruplant en quelques semaines seulement.

Cette stratégie, visant à utiliser le pétrole comme un levier politique contre Israël, avait été envisagée par le monde arabe depuis les années 1950. Cependant, la capacité des États-Unis à augmenter leur propre production avait toujours freiné ces velléités. Le choc de 1973 a mis en lumière la vulnérabilité des économies occidentales, dépendantes de cette ressource vitale.

Les conséquences furent désastreuses : une inflation galopante, une récession brutale et une augmentation massive du chômage. Les chocs pétroliers de 1973 et 1979 ont marqué la fin des Trente Glorieuses et d’une croissance économique insouciante. Ces événements ont contraint les nations à repenser leurs politiques énergétiques, poussant certains pays, comme la France, à accélérer leur programme nucléaire pour réduire leur dépendance.

L’histoire montre que le pétrole n’est pas qu’une simple ressource ; c’est une arme géopolitique redoutable, capable de déstabiliser des économies entières et de redéfinir les équilibres de pouvoir mondiaux. Les leçons de 1973 résonnent encore, rappelant la fragilité de nos sociétés face aux caprices des pays producteurs et aux soubresauts géopolitiques.