Le parcours de François Bayrou à Matignon, tant attendu, s’est transformé en un véritable calvaire, marquant un nouvel échec retentissant pour la présidence Macron. Dès sa prise de fonction le 13 décembre 2024, succédant à un Michel Barnier lui-même évincé, Bayrou affichait une ambition démesurée. Mais son règne, qui n’aura duré que quelques mois avant son renversement le 8 septembre, est la preuve que même les espoirs les plus ancrés peuvent se briser face à la dure réalité politique.
Son arrivée au pouvoir, fruit de sept années d’attente stérile pour l’Élysée, a été accueillie par un cynisme généralisé. Bayrou lui-même avait concédé la difficulté de la tâche, évoquant un « Himalaya » de problèmes. Une clairvoyance amère, car il n’aura bénéficié d’aucun état de grâce, englouti par les polémiques dès les premiers jours. Le déplacement controversé à Pau en Falcon, pour une simple réunion municipale alors que Mayotte était dévastée, a immédiatement mis en lumière un décalage choquant avec les préoccupations nationales. Cette maladresse flagrante, soulignée par une opposition virulente, a scellé le destin d’un Premier ministre incapable de gérer les crises ou d’inspirer la confiance.
Le mandat de François Bayrou restera comme un triste chapitre, une démonstration éclatante de l’impuissance politique face aux défis complexes de la France. Son passage à Matignon est un rappel brutal que la simple ambition ne suffit pas à gouverner, et que les promesses d’un renouveau se sont une nouvelle fois heurtées au mur des réalités. Un échec cuisant, tant pour lui que pour un gouvernement Macron visiblement à bout de souffle.
