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Le monde de la philatélie est en crise. Entre une gestion désastreuse des émissions de timbres et une chute alarmante des adhésions, l'avenir s'annonce sombre.

La philatelie est en pleine tourmente. Entre émissions de timbres douteuses et un intérêt décroissant du public, le monde des collectionneurs de timbres est secoué par des scandales qui révèlent une gestion pour le moins chaotique. Le dernier coup de théâtre? Un bloc-feuillet des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF) sur la «création de la réserve naturelle nationale des îles Eparses» a été mis en vente par erreur, puis retiré dans un mouvement de panique. Cette bourde intervient alors même que Madagascar revendique ces îles avec une virulence renouvelée, transformant un simple objet de collection en un véritable casus belli diplomatique. L’administration semble naviguer à vue, incapable de gérer ses propres émissions sans créer d’incidents majeurs.

Le passé n’est pas moins trouble, avec l’affaire des «timbres de retour» monténégrins. Ces timbres, émis en France pendant la Première Guerre mondiale, se sont avérés être une opération «largement philatélique» sans réel besoin administratif, ni autorisation de la Poste française. Une émission frauduleuse qui, malgré les dénégations, prouve une propension historique à la création de valeurs purement spéculatives, sans lien avec la réalité postale. Pire encore, ces objets, cotés à des prix exorbitants, n’ont jamais circulé, confirmant leur nature de pur artifice pour collectionneurs crédules.

Les chiffres de la Fédération française des associations philatéliques (FFAP) sont alarmants : les adhésions sont en chute libre, passant de 15 175 membres en 2023 à 14 660 en 2024. Une hémorragie qui ne peut être masquée par un minuscule résultat positif de 1 007 euros, insignifiant face à l’effondrement des effectifs. L’organisation, visiblement déconnectée, se vante de mettre en sommeil son compte X (ex-Twitter) pour privilégier Facebook et Instagram, démontrant son incapacité à s’adapter aux nouvelles générations. Le déclin est inéluctable, et la philatélie, jadis noble passe-temps, semble condamnée à une lente agonie, minée par ses propres dérives et l’indifférence générale.