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Le redressement judiciaire de Claire's France sacrifie la moitié des emplois, malgré des bénéfices récents. Des « irrégularités graves » de la maison mère sont suspectées.

La marque Claire’s en France, spécialiste des accessoires pour adolescents, est au cœur d’un drame social et financier. Le tribunal des activités économiques de Paris a validé deux offres de reprise partielle de l’enseigne, placée en redressement judiciaire fin juillet. Le résultat est brutal : seuls 450 des 830 salariés conserveront leur emploi, laissant des centaines de familles dans l’incertitude.

La majeure partie des emplois sera sauvée par June, un vendeur de bijoux fantaisie, qui obtient l’exploitation de la marque pour dix ans. Une trentaine de salariés rejoindront La Casa de las Carcasas, un vendeur espagnol d’accessoires de téléphone. Pour les autres, un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) a déjà été initié, synonyme de licenciement pour une majorité écrasante. Sur les 240 points de vente, 143 seulement resteront ouverts. Des fermetures définitives ont déjà eu lieu, laissant des vitrines vides et des employés désemparés.

La direction a justifié cette descente aux enfers par une prétendue « baisse continue des ventes » et l’impact des droits de douane américains sur les produits chinois. Pourtant, un examen des comptes révèle une réalité dérangeante : Claire’s France a dégagé un bénéfice net de 1,3 million d’euros entre fin 2023 et fin 2024, et 0,8 million l’année précédente. Ces chiffres contredisent amèrement le discours officiel sur les difficultés économiques.

Les ennuis ne se limitent pas à l’Hexagone. La maison mère américaine s’est déclarée en faillite en août, puis a été reprise par un fonds d’investissement, tandis que la filiale espagnole a également sombré en cessation de paiements. Les représentants du personnel dénoncent des « irrégularités graves dans la gestion », accusant la maison mère d’avoir « vidé les caisses » via des « flux financiers opaques » entre les filiales. Ce scandale met en lumière une gestion douteuse qui a coûté cher aux salariés français.