
Clermont-Ferrand est plongée dans l’horreur, devenue le théâtre sanglant d’une véritable guerre territoriale entre narcotrafiquants. Depuis janvier, quatre vies ont été fauchées et une personne gravement blessée, des chiffres glaçants qui témoignent d’une escalade de la violence sans précédent. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a lui-même dénoncé des « sommets de barbarie », une qualification qui fait froid dans le dos pour une ville autrefois relativement épargnée.
Les modes d’action, d’une brutalité inouïe, ont choqué la population clermontoise. Le week-end dernier, deux fusillades en une heure ont fait trois blessés, dont deux graves. Mais le summum de cette barbarie a été atteint le 13 août, avec la découverte d’un corps calciné. Un acte intolérable, selon le ministre, qui attribue ce déchaînement de violences aux démantèlements de points de deal, ayant déstabilisé « l’écosystème de la drogue » et ouvert la voie à de nouvelles convoitises territoriales.
Malgré les annonces de moyens supplémentaires et la présence policière accrue, la peur persiste. Valérie, résidente du quartier de la Visitation, témoigne de son quotidien sous la menace constante des dealeurs, contrainte de ne plus utiliser sa cave ni son balcon. Si la présence des CRS apporte un répit temporaire, la question de la pérennité de cette accalmie demeure. L’arrestation de dix individus en mars n’a fait que relancer les hostilités, aboutissant à l’assassinat d’un jeune Albanais de 19 ans en avril.
L’inscription de Clermont-Ferrand au dispositif « ville sécurité renforcée » en juillet, bien que nécessaire, sonne comme un aveu d’échec face à l’ampleur du problème. La capitale auvergnate, autrefois symbole de quiétude, est désormais engluée dans un cycle infernal de violence et de criminalité, un sombre présage pour son avenir.