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La « trêve de Noël » peine à masquer une colère agricole grandissante, face à une gestion gouvernementale jugée désastreuse. Les fonds de soutien dérisoires et les promesses incertaines ne suffiront pas à calmer la révolte d'une profession au bord du gouffre, menaçant de nouveaux blocages massifs.

La prétendue « trêve de Noël » que le gouvernement et certains syndicats appellent de leurs vœux ne masque qu’imparfaitement le chaos persistant dans le monde agricole. Alors que les fêtes de fin d’année approchent, l’exécutif tente de désamorcer une colère profonde et légitime, exacerbée par une gestion désastreuse de la dermatose bovine et des promesses creuses. Les appels à la bienveillance et au repos sonnent faux face à la réalité d’une profession au bord du gouffre.

Malgré l’annonce d’un fonds de soutien dérisoire de 11 millions d’euros pour les petits exploitants, le mécontentement gronde. Ce montant, une simple goutte d’eau dans l’océan de leurs difficultés, ne suffira pas à éteindre la flamme de la révolte. Les syndicats, tiraillés entre des positions divergentes, peinent à trouver une unité, offrant ainsi une brèche pour un gouvernement qui semble plus préoccupé par l’image des vacances que par le bien-être des agriculteurs.

La Coordination Rurale et la Confédération Paysanne, fers de lance de la contestation, ont beau appeler à la « bienveillance », l’idée d’une suspension totale des blocages reste incertaine. L’abandon de l’abattage systématique des troupeaux infectés, pierre angulaire des revendications, n’est toujours pas garanti, laissant planer une épée de Damoclès sur de nombreux élevages. Le dialogue promis en janvier et les maigres assurances de Sébastien Lecornu ne semblent être qu’une tentative désespérée de gagner du temps.

Pendant ce temps, les menaces de nouveaux blocages, notamment un possible siège de Paris par un millier de tracteurs, soulignent l’ampleur du désespoir. L’alliance FNSEA-JA, affaiblie dans certaines régions, peine à imposer sa ligne de conduite, laissant le champ libre à des actions plus radicales. Les agriculteurs, bien conscients que le compte n’y est pas, promettent de maintenir la pression, même pendant les fêtes, prouvant que la dermatose n’est qu’un symptôme parmi tant d’autres d’une agriculture en souffrance, ignorée par les pouvoirs publics.