College-de-France-controversy
Le Collège de France est en pleine tourmente après l'annulation controversée d'un colloque sur la Palestine. Une atmosphère de tension et de silence pèse sur l'institution.

Le prestigieux Collège de France est secoué par une crise interne sans précédent, suite à l’annulation controversée d’un colloque sur la Palestine. Malgré des tentatives désespérées d’apaisement, une atmosphère de tension palpable persiste, révélant des divisions profondes au sein de l’institution cinq fois centenaire. Les professeurs, censés incarner « le savoir en train de se constituer », préfèrent l’anonymat, craignant visiblement des représailles ou une escalade des tensions. Cette omerta masque un malaise grandissant et une atteinte inquiétante à la liberté académique.

L’administrateur, Thomas Römer, fuyant les questions de la presse, a reporté tout entretien, espérant que les « choses se calment ». Mais que signifie réellement cet euphémisme, sinon une tentative de faire taire les indignations légitimes ? Le colloque, intitulé « Palestine et Europe : poids du passé et dynamiques contemporaines », co-organisé par Henry Laurens et le Centre arabe de recherches et d’études politiques (Carep), a été déprogrammé dans des circonstances obscures. Il prévoyait pourtant des intervenants de renom, tels que Dominique de Villepin et Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur les territoires palestiniens occupés. Leur exclusion forcée soulève des questions troublantes sur les pressions exercées sur l’établissement.

Cette absence criante de collégialité et de dialogue ouvert au sein du Collège de France est un signal alarmant. L’incapacité à débattre sereinement d’un sujet géopolitique majeur expose une fracture idéologique dangereuse et fragilise l’unité déjà précaire de cette institution. Le silence imposé autour de cette affaire ne fait qu’accentuer le sentiment d’une censure rampante, sapant les fondements mêmes de la recherche et de l’enseignement libre.