Un récent concert en Croatie a déclenché une vague de scandale, révélant une inquiétante montée de la tolérance envers l’extrémisme. Marko Perkovic, alias Thompson, une figure controversée du rock folk nationaliste, a réuni un demi-million de fans dans un événement qui a rapidement dégénéré en une manifestation pro-nazie d’une ampleur alarmante.
Malgré l’interdiction de se produire dans plusieurs pays en raison de ses sympathies affichées pour le régime fasciste oustachi de la Seconde Guerre mondiale, Thompson a pu organiser ce concert colossal à Zagreb. Les images de la foule scandant le salut oustachi « Za Dom – Spremni ! » (« Pour la patrie – Prêts ! ») et les nombreux participants arborant des symboles nazis sont une claque retentissante pour les valeurs démocratiques européennes.
Le plus déconcertant reste le soutien silencieux, voire actif, du gouvernement croate. La présence du Premier ministre conservateur, Andrej Plenkovic, et du président du Parlement à la répétition générale, posant fièrement aux côtés de Thompson, est une trahison inacceptable des principes fondateurs de l’Union européenne. Cette caution politique légitime une idéologie haineuse et dangereuse.
Alors que l’opposition de gauche et les ONG dénoncent « la plus grande manifestation [pro]fasciste organisée en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale », le ministre de l’Intérieur croate minimise l’ampleur du problème, refusant de voir ces centaines de milliers de personnes comme des extrémistes. Une attitude qui ne fait qu’accentuer les craintes d’un glissement idéologique inquiétant au sein d’un pays membre de l’UE. La Croatie, déjà critiquée pour sa tolérance envers son passé pro-nazi, semble désormais s’enfoncer plus profondément dans les méandres de son histoire sombre, menaçant de corroder les fondations mêmes de l’Europe unie.
