
Un véritable scandale secoue le paysage médiatique français alors que Rachida Dati, ministre de la Culture, exprime son indignation face à l’action en justice intentée par France Télévisions et Radio France contre les géants médiatiques de Vincent Bolloré, à savoir CNews, Europe 1 et Le Journal du dimanche. La ministre a amèrement regretté que son ministère n’ait pas été informé de cette procédure, invoquant un grave problème de « respect de l’engagement des deniers publics ». Cette démarche, a-t-elle affirmé avec force, n’a été « en aucun cas concertée et encore moins approuvée par les tutelles ».
Les sociétés publiques ont assigné les médias de Bolloré pour « dénigrement » devant le tribunal des affaires économiques. Cette escalade juridique fait suite à un conflit majeur en septembre, où les médias de Bolloré avaient accusé l’audiovisuel public de partialité flagrante en faveur de la gauche. Une allégation qui, selon Dati, mérite un débat sérieux plutôt que cette « voie détournée de la judiciarisation », qui ne fait qu’envenimer une situation déjà tendue.
Le cœur du conflit réside dans l’affaire Legrand-Cohen, déclenchée par une vidéo accablante diffusée par L’Incorrect, un média d’extrême droite. Cette séquence montrait Thomas Legrand et Patrick Cohen, figures de France Inter et France 5, en conversation avec des responsables du Parti socialiste, M. Legrand déclarant ouvertement : « Nous, on fait ce qu’il faut pour [Rachida] Dati, Patrick [Cohen] et moi. » Ces propos ont évidemment nourri les accusations de connivence politique et de partialité contre Dati.
L’affaire a été largement exploitée par CNews, Europe 1 et Le Journal du dimanche, qui y ont vu la preuve irréfutable de la partialité de l’audiovisuel public. En retour, France Télévisions et Radio France ont riposté en saisissant l’Arcom, dénonçant une « campagne de dénigrement » orchestrée. Delphine Ernotte Cunci, présidente de France Télévisions, a même déclaré au Monde que la « galaxie médiatique de Vincent Bolloré veut la peau de l’audiovisuel public », qualifiant CNews de « chaîne d’extrême droite ». Cette guerre ouverte entre les mastodontes médiatiques révèle des tensions profondes et une polarisation dangereuse, menaçant la crédibilité et l’indépendance de l’information.






