
La France, longtemps perçue comme un modèle de civisme fiscal par les agences de notation, pourrait bien voir cette réputation s’effriter. Le troisième baromètre sur le consentement à l’impôt du Conseil des prélèvements obligatoires (CPO) révèle des signes inquiétants, menaçant la crédibilité financière du pays.
Malgré un civisme fiscal encore « solidement ancré » – 79 % des Français considérant le paiement des impôts comme un « acte citoyen » – la colère gronde. Une écrasante majorité de 78 % des sondés estime que le niveau d’imposition est tout simplement trop élevé. Mais ce n’est pas le plus alarmant.
La véritable bombe réside dans la défiance croissante envers la gestion des finances publiques. Pas moins de 72 % des Français se disent désormais insatisfaits de l’utilisation de leur argent, un bond significatif par rapport aux années précédentes (65 % en 2021, 68 % en 2023). Ce désenchantement est une conséquence directe du déraillement du déficit public, de l’explosion de la dette, et de l’incapacité du gouvernement à maîtriser son budget, offrant l’image désastreuse de finances nationales totalement hors de contrôle.
Les contribuables, lassés, ne croient plus à la fatalité de l’impôt et estiment qu’une meilleure qualité des services publics est possible, non pas en augmentant les prélèvements, mais en les réduisant. Ce signal fort, si le gouvernement l’ignore, pourrait transformer l’indignation latente en une révolte fiscale aux conséquences imprévisibles pour la France.







