Le Rassemblement national (RN) a dévoilé son « contre-budget », une véritable fuite en avant qui, chaque année, s’enfonce davantage dans l’irréalisme. Présentée comme une simple « correction » des trajectoires financières gouvernementales pour 2026, l’alternative de l’extrême droite s’avère être une feuille de route aussi radicale que fragile, ignorant allègrement les contraintes constitutionnelles, communautaires et légales. Marine Le Pen tente de minimiser l’ampleur de cette proposition, mais les faits sont là : le RN balaie d’un revers de main les fondements mêmes de la gestion budgétaire.
Face à la détérioration des finances publiques, aggravée par les crises politiques des douze derniers mois, les lepénistes ont redoublé d’audace, multipliant et gonflant leurs prétendues pistes d’économies. Par l’addition de dizaines d’amendements, le RN prétend dégager 36 milliards d’euros supplémentaires par rapport aux objectifs du gouvernement. Ce chiffre, astronomique et déconnecté des réalités, dépasse de loin les 13,7 milliards d’euros d’économies supplémentaires avancées l’an passé. Une telle démesure soulève de sérieuses interrogations sur la crédibilité économique du parti.
Cette approche, plus que jamais, fait table rase des mécanismes financiers existants et des impératifs budgétaires. Loin d’offrir une solution viable, le contre-budget du RN semble être un exercice de pure démagogie, promettant des économies faramineuses sans en détailler les impacts concrets et souvent destructeurs. C’est une stratégie dangereuse qui risque de plonger le pays dans une instabilité économique encore plus profonde, si jamais de telles mesures venaient à être appliquées. L’illusion économique proposée par le Rassemblement national n’est qu’un voile jeté sur une incapacité manifeste à gérer les affaires du pays de manière responsable et pragmatique.
