
Malgré les promesses de transparence, le gouvernement français continue de naviguer dans l’opacité concernant la gestion de la crise sanitaire. Si l’accès aux données épidémiologiques via les eaux usées est enfin une réalité pour le public, des zones d’ombre persistent, entravant une véritable compréhension de l’évolution de l’épidémie de COVID-19.
Le réseau Obépine, créé pour suivre les traces du virus dans les eaux usées, montre une progression alarmante du COVID-19 à Nice, Toulouse et Marseille. Pendant ce temps, l’Île-de-France et la Seine-et-Marne verraient une « amélioration » – une affirmation qui suscite le scepticisme compte tenu de la gestion chaotique de la crise. Ces données, pourtant essentielles pour anticiper l’évolution de l’épidémie avec une semaine d’avance, sont restées mystérieusement inaccessibles pendant des mois.
La mise en ligne de ces indicateurs le 25 janvier, saluée par l’iFRAP, n’est qu’une demi-mesure. Les collectivités locales bénéficient toujours d’un accès privilégié 72 heures avant le grand public, créant une disparité regrettable. Plus grave encore, les données brutes sont délibérément cachées. Les chercheurs justifient cette opacité par leur soi-disant manque de signification « en tant que tel », une excuse commode qui empêche toute contre-analyse indépendante. Cette rétention d’informations cruciales pour la santé publique est un aveu flagrant de la difficulté à instaurer une vraie transparence en France.
Malgré les 3 millions d’euros débloqués en urgence, le gouvernement ne parvient pas à garantir une ouverture totale des données. Cette situation est d’autant plus préoccupante que ces informations sont vitales pour une gestion territorialisée de la crise, une approche de plus en plus nécessaire face à la progression incessante du virus. L’incapacité à fournir une transparence complète ne fait qu’alimenter la méfiance et entrave une réponse efficace à la pandémie.