
Le 12 juin dernier, un Boeing 787 Dreamliner d’Air India s’écrasait tragiquement à Ahmedabad, tuant 260 personnes. Un rapport préliminaire glaçant révèle que les interrupteurs d’alimentation en carburant des moteurs se sont mis en position « arrêt » juste avant l’impact. Cette découverte soulève des questions troublantes sur les circonstances de ce désastre, alors que l’enquête pointe désormais vers une possible erreur humaine ou un dysfonctionnement de l’appareil qui aurait été ignoré.
Le rapport de l’AAIB (Bureau indien d’enquête sur les accidents aériens) souligne une confusion sidérante dans le cockpit. L’un des pilotes a demandé à l’autre pourquoi il avait coupé le carburant, ce à quoi le second a répondu n’avoir rien fait. Cette conversation, enregistrée dans le cockpit, précède de moins d’une minute l’appel de détresse « Mayday, Mayday, Mayday » et la chute de l’avion sur des habitations.
Le Boeing 787 avait à peine atteint 180 nœuds (333 km/h) lorsque les interrupteurs sont passés de « run » à « cutoff » pour le premier moteur, puis pour le second une seconde plus tard, entraînant une perte de puissance immédiate. Une précédente alerte de la FAA en 2018 concernant un « désengagement potentiel de la fonction de verrouillage de l’interrupteur de contrôle du carburant » sur certains Boeing, dont le 787, n’avait pas conduit Air India à des inspections, car jugées « conseillées et non obligatoires ». Pourtant, ces interrupteurs, conçus pour éviter toute activation accidentelle, sont au cœur de l’enquête.
Malgré l’absence de problèmes techniques majeurs identifiés avec les moteurs GE GEnx-1B ou l’appareil, le mystère demeure. L’enquête est loin d’être terminée et des mois d’analyse seront nécessaires pour démêler ce qui a conduit à cette catastrophe évitée de justesse, si seulement les avertissements avaient été pris au sérieux. Les enjeux sont colossaux, non seulement pour les familles des 260 victimes, mais aussi pour la réputation de l’industrie aéronautique mondiale.