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Le crédit d'impôt emploi à domicile, crucial pour des millions de foyers, est de nouveau menacé par Bercy qui cherche à réduire cette niche fiscale pour des raisons budgétaires, suscitant l'inquiétude.

Le gouvernement, à travers la ministre Amélie de Montchalin, relance la menace sur le crédit d’impôt emploi à domicile, un dispositif pourtant essentiel pour des millions de foyers. Malgré les déclarations apaisantes initiales, l’heure est à la « revue d’évaluation » et au « toilettage » des niches fiscales, un euphémisme pour désigner une potentielle coupe franche. Bercy cherche désespérément 40 milliards d’euros pour le prochain budget, et cette niche, qui coûte près de 6,8 milliards d’euros par an, est à nouveau dans la ligne de mire.

Alors que la ministre promet de préserver la garde d’enfants et l’aide aux personnes âgées, elle reste silencieuse sur d’autres services cruciaux comme le ménage. Cette distinction arbitraire risque de pénaliser de nombreux ménages dépendants de ces aides pour leur quotidien. La notion de « dépenses de confort » pour justifier une réduction du taux ou du plafond est particulièrement révoltante, ignorant la réalité économique de millions de Français.

Les propositions ne manquent pas pour rogner cet avantage : abaisser le taux de 50 % à 40 %, réduire le plafond à 3 000 euros, exclure le jardinage ou cibler les plus modestes. La Cour des comptes elle-même a préconisé des coupes sévères, espérant économiser plus d’un milliard d’euros. Des mesures qui, si elles étaient adoptées, frapperaient de plein fouet les classes moyennes et populaires, transformant une aide précieuse en un fardeau fiscal supplémentaire. Ce n’est pas une « économie », mais une augmentation déguisée des impôts.

Les détracteurs de cette réforme, y compris au sein du camp Macron, s’inquiètent des conséquences désastreuses. Pour Mathieu Lefèvre, cette piste envoie un « très mauvais signal » aux travailleurs français. Ce crédit d’impôt ne serait pas une simple dépense, mais un levier de lutte contre le travail au noir, générant des recettes via les cotisations sociales et la TVA. En s’attaquant à ce dispositif, le gouvernement ne risque pas seulement de fragiliser des millions de foyers, mais aussi de favoriser l’économie souterraine et de compromettre la création d’emplois déclarés.