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La trahison de six membres des Républicains rejoignant le gouvernement Lecornu II met à mal l'autorité de Bruno Retailleau et expose les profondes divisions internes du parti, désormais en plein chaos.

L’autorité de Bruno Retailleau à la tête des Républicains (LR) est sérieusement compromise. Six membres clés du parti ont ouvertement défié ses consignes en rejoignant le gouvernement Lecornu II. Cette trahison flagrante a déclenché une vague d’exclusions et un déchirement profond au sein de la droite française, incapable de maintenir une façade d’unité face au pouvoir en place.

En une semaine, la situation a viré au cauchemar pour Retailleau. Après avoir remis en cause sa participation au premier gouvernement Lecornu, ulcéré par la nomination de Bruno Le Maire à la Défense, il se retrouve désormais complètement hors-jeu. Le Vendéen, qui nourrissait des ambitions élyséennes, est maintenant isolé, son pari de faire bloc contre Macron ayant lamentablement échoué. Malgré une large majorité du bureau politique LR contre l’entrée au gouvernement, les divergences internes ont éclaté au grand jour, révélant la fragilité de son leadership.

Les six « frondeurs », dont Annie Genevard (Agriculture) et Rachida Dati (Culture), ont justifié leur décision par une « fidélité » à leurs convictions ou une « cohérence » avec les positions antérieures du parti. Des arguments qui sonnent faux alors que l’unité du parti s’effondre. Ces nominations semblent être le résultat d’une manœuvre habile de Sébastien Lecornu, qui a su exploiter les fractures internes de LR, notamment les divisions entre les députés, largement favorables à une participation gouvernementale, et les sénateurs.

Les députés LR, craignant une nouvelle dissolution et une poussée de l’extrême droite, ont montré qu’ils étaient prêts à tout pour sauver leur siège, quitte à piétiner les décisions de leur propre parti. Leur ancrage local, plutôt que leur loyauté au parti, est devenu leur principale motivation. Cette désintégration de la ligne partisane laisse les Républicains dans une position de faiblesse alarmante, incapables de présenter un front uni face aux défis politiques à venir.