Le paysage politique français est une fois de plus plongé dans le chaos avec la chute du gouvernement Bayrou, marquant la troisième crise en moins d’un an pour Emmanuel Macron. L’Assemblée nationale, élue il y a un an, reste désespérément fragmentée, rendant toute gouvernance stable quasi-impossible. Cette instabilité est d’autant plus préoccupante que l’urgence budgétaire, qualifiée de « réel qu’on ne peut pas effacer », plane lourdement sur la France.
La quête d’un nouveau Premier ministre tourne au dérisoire, le président peinant à trouver une personnalité capable de naviguer dans cette mer d’oppositions. Les noms de Gérald Darmanin, Xavier Bertrand ou Sébastien Lecornu sont évoqués comme des choix potentiellement « moins urticants » pour les partis adverses, tandis que des profils plus technocrates comme François Villeroy de Galhau ou Marc Guillaume sont envisagés. Mais l’enjeu n’est pas tant le choix des personnes que le tempo politique, un aspect sur lequel Emmanuel Macron a déjà montré des faiblesses, notamment en prenant deux mois pour nommer Michel Barnier l’été dernier.
Cette série de revers est le symptôme d’une crise politique profonde et inédite sous la Cinquième République, débutée avec la dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024. Depuis, trois gouvernements ont été renversés en quinze mois, une situation sans précédent qui met en lumière une « impuissance structurelle » du pouvoir exécutif. Les conséquences économiques s’aggravent, les taux d’emprunt menaçant d’atteindre des niveaux dangereux et les investissements étrangers reculant. La France semble s’enfoncer dans une instabilité chronique, avec des partis incapables de s’entendre et une opinion publique de plus en plus désabusée.
