Zagreb-antifascist-protest
La Croatie est le théâtre d'une inquiétante montée de l'extrême droite et du révisionnisme historique, ravivant les tensions passées et menaçant la stabilité du pays. Des milliers de personnes ont manifesté, dénonçant un retour audacieux de l'idéologie oustachie, rappelant les heures les plus sombres de son histoire.

Des milliers de Croates ont défilé à Zagreb, le 30 novembre, pour dénoncer une recrudescence inquiétante du révisionnisme historique et l’essor des idées d’extrême droite. Cette mobilisation fait suite à une série d’incidents ciblant la minorité serbe, révélant les tensions persistantes dans un pays encore hanté par son passé. Trois manifestations similaires ont éclaté le même jour sur la côte Adriatique, signalant un malaise national profond.

Le pays, déjà marqué par une guerre sanglante (1991-1995) après son indépendance de l’ex-Yougoslavie, semble aujourd’hui confronté à une poussée nationaliste alarmante. Ce conflit, qui a coûté la vie à 20 000 personnes, refait surface dans les discours extrémistes, menaçant la cohésion sociale.

Les organisateurs de la marche ont lancé un cri d’alarme : « Les fascistes n’ont plus honte et ne se cachent plus », appelant à une résistance ferme face à « la violence, le révisionnisme historique et l’intimidation ». Un étudiant en ingénierie électrique, participant au défilé, a confié à l’AFP : « Nous avons un problème de renaissance large de l’idéologie oustachi », soulignant la gravité de la situation.

L’idéologie oustachie, rappelons-le, est celle du régime fantoche croate installé par Hitler et Mussolini en 1941. Ce régime a perpétré des atrocités indicibles, persécutant et massacrant des centaines de milliers de Serbes, de Juifs, de Roms et de Croates antifascistes dans des camps de concentration. Cette sombre page de l’histoire croate semble, malheureusement, refaire surface avec une audace glaçante.