Le pronostic est sombre pour l’économie française. Avec une croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) misérablement stagnante à environ 1 % depuis 2010, et une prévision alarmante de 0,8 % pour 2025, la France semble irrémédiablement ancrée sous le seuil critique de 1 % annuel. Cette dynamique léthargique n’est pas sans conséquences, menaçant de paralyser le pays sur plusieurs fronts.
Les répercussions sont déjà visibles : une progression des recettes fiscales dangereusement ralentie, une érosion de l’attractivité du territoire pour les investisseurs, qu’ils soient nationaux ou étrangers, et une incitation croissante pour les épargnants à fuir vers des cieux plus cléments. Le partage de la valeur, déjà source de tensions, est sous pression avec un surplus maigre à distribuer entre salariés et entreprises. L’accumulation de facteurs défavorables conforte cette perspective d’une croissance anémique, préfigurant un avenir économique des plus incertains.
Le principal coupable est la productivité du travail, en chute libre. Au deuxième trimestre 2025, elle reste désespérément 2,2 % en dessous de son pic de 2019. Si des facteurs conjoncturels, comme la survie artificielle d’entreprises inefficaces grâce aux aides COVID et le développement de l’apprentissage, jouent un rôle, les causes structurelles sont bien plus profondes et inquiétantes. La dégradation du système éducatif, attestée par les piètres résultats des enquêtes PISA, et le niveau de compétences insuffisant de la population active, révélé par l’évaluation internationale des compétences des adultes, minent les fondations mêmes de l’économie. À cela s’ajoute la faiblesse chronique des dépenses de recherche-développement des entreprises, bien en deçà de nos voisins européens et des États-Unis, ainsi qu’un sous-investissement criant dans les nouvelles technologies.
Mais le tableau ne s’arrête pas là. Le vieillissement démographique est un autre fardeau lourd à porter. La population des 20-64 ans, véritable moteur de l’activité économique, est en déclin constant, passant de 54,2 % en 2020 à 54 % en 2025, et se dirigeant vers un misérable 53,6 % en 2030. Le taux de fécondité, pathétiquement bas à 1,62 en 2024, aggrave cette spirale négative, avec des naissances désormais inférieures aux décès. La France semble glisser inexorablement vers un déclin démographique et économique, sans véritable plan pour inverser la tendance.
